I had a dream

Les rêves.
Comment se fait un rêve ?
Après un réveil brusque, remballons la pelote pour la reposer et la laisser rouler. Roulons paresse.

Allongée sur le matelas, j’aimerais m’endormir. Je me demande encore combien de temps il va falloir patienter pour se laisser couler au sommeil. Attente, assez longue, je réfléchis à des choses et à d’autres. Penser à faire ceci, car je ne veux pas qu’il m’arrive cela.
Et tout d’un coup, immergeant d’un nulle part de sol terrestre, quelqu’un, une ombre, une silhouette impossible à découper me prend par surprise et m’effraie extrêmement.

Je me réveille.

Je le sais à l’instant où le sursaut est encore dans ma bouche, je viens de me réveiller. Je ne dormais pas, et pour la première fois, je me souviens distinctement que je pensais être réveillée et de quoi j’occupais mes pensées en attendant la nuit cérébrale.

Je me considérais comme désavantagée sur une liste d’attente interminable pour rejoindre les contrées aguichantes de Morphée, j’y faisais en réalité la fête comme personne. Mais ainsi, quelque chose d’extraordinaire m’a été permis : me souvenir avec exactitude de quoi était fait mon rêve.

Je regrette de ne pas m’être jetée dans l’immédiat sur l’une des feuilles volantes recyclables bleues, tenues au meuble par un gros coquillage : à présent, seules des bribes des réflexions que je me suis faites s’en souviennent.

Dans ce rêve, les images n’étaient absolument pas réalistes : je me pensais en train d’attendre le marchand de sable, et les images qui me traversaient étaient exactement comme celles qui vous traversent lorsque vous êtes conscients et les yeux clos. Elles sont cérébrales ; vous savez ce qui figure dans vos images mais vous ne le voyez pas avec les yeux, et comment le pourriez-vous les yeux clos ? Seule votre mémoire vous permet de retracer des tableaux visuels.

Pas d’image donc, seules des évocations en partance de l’encéphale. Ou du moins, pas d’image réaliste : mais tout à son encontre, une chose l’était certainement. L’impatience aux allures véritables que j’éprouvais, la lassitude puis la peur soudaine, tous ces sentiments étaient vraisemblablement très réalistes. Pas réels, mais réalistes. Pas réels ? En réalité, il est malaisé de l’avancer…

Souvenez-vous, on en a souvent conversé : parfois il nous arrive d’être soudainement réveillé en ayant l’impression de tomber, tomber, tomber… Alors on se raccroche immédiatement aux rebords de la couette pour éviter une chute fatale du nid lorsque l’on se rend finalement compte qu’on est bel et bien installé en son beau milieu : on se tient la main au cœur, l’impression était trompeuse.

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