Month: mai, 2010

Desperation comes from enervation

.Ah. Sassy sin, ah ! Ah. Ah…

Rencontre fortuite au gré des tapenades liquides sur le verso des parapluies, entre accolade et enchevêtrement, mais que se carapate donc là sinon les âmes courantes. Elles courent, charmantes, étranges éclats quand le jour est encore jeune. Elles trépident de céder leur sillon à d’intrépides novices, d’inaccoutumés voyageurs que j’entraîne à errer, vagabondissant de fortune, ah tiens, effet de marée sanguine, d’accouplement tertiaire, d’éclatures cristallines, d’absence d’obtus lorsque tout est étendu et s’emboîte si bien…

Ne peuvent-ils donc jamais s’éteindre ? Cela signifie-t-il que nous sommes voués à rétrospectivement soutenir tous nos souvenirs ? Faut-il alors finir par s’en accommoder, comme le préconisent de nombreuses philosophies épinglant les concepts de sagesse ? Ne peut-on simplement le refuser ? Mais qu’importe, pourquoi le refuser, par honte, par remord, par désespérance, par cruauté, par indifférence ? Sont-ils des sentiments négatifs dont il faut se purger afin d’être en accord harmonieux avec soi ? Il semble que la quête du bonheur soit inévitable, après tout pourquoi désirer entredétruire, sauter-détruire. Pourquoi pas pour les raisons mêmes qu’il sont des athées ? Tout voler de la vie, cultiver les teintes, souhaiter la délivrance d’un savoir à la source de tout et ne pas se voiler la face, vouloir de vérité, digérer nos finalités.

Rationaliser. Faire l’exercice de sa raison. Se distancer des premières impressions, de son animalité, de ses sensations et l’état de submersion dans lequel nous entraînent les émotions. Qu’en disent les faits, sinon qu’une certaine candeur est déplacée ? Statistiques, paroles, gestes. Il y a toujours une forte interprétation à portée de tout être épris d’espoir. Mais l’espoir trompe et apporte force désespérance. Une chute en est moins une si les tentatives d’élévation qui l’ont précédée ont avorté, ou bien amoindries.

Le monstre, c’est l’absence. Celui qui se pourlèche les babines, qui inhale notre arôme, s’imbibe de nos miasmes flottant après nos spasmes, se joue de notre vigilance dévissée et d’une subreptice contorsion, démasque nos longs cous et démon s’y restaure.

Le manque d’inspiration, la page blanche, l’absence : ses communes sororales avec le vampirisme. L’inspiration est sucée, aspirée, mais cela signifierait donque-t-il qu’il est un mauvais parti, celui du voleur et qu’à l’ouverture il y a une inspiration. Qu’il s’agisse de l’ancienne inspiration, de l’habitude d’être continuellement/partiellement inspiré, du souvenir d’avoir été inspiré, de cette croyance ou de cette impression. Ou bien d’une inspiration du moment qui pour diverses raisons n’est plus.

L’esprit blanc se questionne alors : qu’est-ce que cette inspiration ? S’en est-elle allée quelque part ? S’est-elle volatilisée, ou bien est-elle partie voyager telle une pensée momentanément oubliée ? De quelle substance exacte cette inspiration est-elle modelée ?

Il ne peut s’agir d’un larcin, cela serait blâmer une force invisible inexistante, une position d’auto-victimisation, un refus d’approcher ses propres faiblesses, lacunes ou déficiences concernant la concentration de pouvoirs qui nous est échue. Le problème est donc intrinsèquement intérieur, mais nécessite un apport extérieur dans son alimentation. Le nécessite-t-il également dans sa solution, son remède lorsque l’inspiration a quitté sa demeure primitive ?

Inspirer, il s’agit d’un souffle. Une force qui n’est pas dicible. On connait son lieu de passage, son itinérance ; mais on ignore sa provenance et sa destination. On ignore sa longévité ni la forme qu’elle revêtira, de même que ses conséquences concrètes, à l’exception de celui de marier à l’action. L’action de la pensée, elle engendrera forcément un mouvement, une mise en branle suivra. Elle ne produit pas mais fait possible la productivité.

Sinistre tollé qui vînt à bout de nos songes, nos apprêtements, nos défenses d’arrière en avant. Oui, la gamelle n’était point prévisible, les statistiques, les préparations, les expériences pré-passées, tout laissait sonner à nos sens que nous en serions sortis. Que survivance aurait suivie, de concert avec les sentinelles de nos émois. En vérité ce qui est traduit d’univers est le seul pathétisme de la situation, pour sûr aussi certain qu’inconsolable. Il est inscrit, de toute part. En braille, en hiéroglyphes, en fumée. Oui, en volutes qui se dispersent par deçà les sommets, les souches et les saules se lamentant sur l’aridité des racines.

Absconses recettes de satin ; tu ne connais jamais de fin…

Il est 17h dans la métropole

On a beau penser, s’élever, se tourmenter, brandir au loin toute idée de nature, certains témoignages forcent le respect dans son sens contraire. Chassez gentiment le naturel, il revient en rampant. Sournoisement ou non, il est constamment là quand on ne s’en aperçoit pas. Il est tapi. On pense avoir progressé, avoir poussé sur le côté les tares et les défauts desquels on cherche à s’émanciper, mais rien à défaire. On se trouve à commettre les mêmes impairs, toujours sans discontinuer, toujours les mêmes reproches à épousseter, toujours les mêmes discours à posteriori. Toujours les mêmes déceptions. Peut-on se protéger contre soi-même ? Il semble que même lorsqu’on y parvient, lorsqu’on effleure la possibilité de se savoir en contrôle, ce n’est pas encore assez puisque entre les mailles de la conscience, passe tout ce qu’on pensait avoir cessé. Comme si la conscience, putride, effaçait par commodité ce qui pourrait freiner de futurs écueils. Comme si la conscience était à la foi gardienne d’une joie de vivre allant de paire obligatoire avec l’oubli, comme si la conscience savait que cohabiter avec mes souvenirs serait trop lourd. Elle choisit avec précaution les bêtes noires et les blanchit. Les bêtes sont là, sauf qu’invisibles. De là survient l’impression factice de progrès ; mais les bêtes noires n’ont été teintes qu’au sein de mon propre bastion ; alors, comme de forcément, le mat brise et pulvérise les échardes aux alentours. Ne pas être soi-même, impossible de pouvoir se comporter comme on l’entend, qu’est-ce que cela signifie ? Qu’il y a une vraie part de soi agissant d’elle-même sous substance, et que si elle est inévitable, c’est qu’elle est bien elle-même ? Ou bien y a-t-il quelque chose d’autre qui n’est pas soi-même et qui prend le relai lorsque la conscience lâche ? Est-ce bien la conscience qui lâche et qui cède le terrain à quelque chose d’inconnu, ou bien est-ce moi inacceptable que la conscience éponge et dissimule après coup ?

L’oubli, la mémoire, les trous noirs. L’autre moi, l’inconnu, la ramasse. Il faut faire la paix pour quelque chose de ni vu, de ni entendu, de non ressenti et implacablement associé à soi, entièrement incarné, et comment pourrait-ce être autrement ? Il est dit qu’on est unique, même à plusieurs et qu’il faut tous se réunir sous une bannière une. Sauf que frustration et rancœur, iniquité, défiance, tout s’adjoint et se carapate sous des dehors de fuite.

Douce solitude indésirable, incomfortable amie qui ne se froisse pas de sa fonction de ricochet : tout part de toi et tout te revient. C’en est décourageant, vraiment. Vrai-ment : ah, mots qu’il faudrait s’abstenir de décomposer, leur sens finit par se gangréner et nous chuchoter des faussetés venant de nous. Fustre !