Month: avril, 2018

On finit par en avoir besoin (de l’aspirine)…

Le hasard faisant particulièrement bien les choses, voilà que je me plonge hier dans la lecture des notes en retard, à commencer par cette grave annonce, cette capitale information : la fête de la chauve-souris ! Je réfléchis immédiatement à un livre achevé, traînant dans un recoin de ma tête. Il se trouve que je flâne en librairie au moment de cet intense brainstorming et mon œil s’attache à une mise en avant près du comptoir, Aspirine de Joann Sfar. Que quoi ? Une histoire de vampires ? Ho ho ho, le hasard est décidément un gars très sympa. C’est décidé, j’ai une soirée pour lire une bd et une nuit pour poster une note. Vous excuserez le manque de clarté et de propos cohérents en vue de ces explications.

Aspirine, personnage éponyme du premier tome de cette série, est donc une éternelle vampirette de 17 ans. Elle vit dans de grands appartements parisiens en compagnie de sa sœur vampirette de 23 ans et occupe ses journée à errer dans la ville, maugréer et faire acte de cruauté envers les humains (à qui elle pompe le sang et dont elle arrache le cœur sans faire de distinguo). Elle fait accessoirement l’effort de se déplacer en cours de philo à la Sorbonne, dont elle ne supporte pas le prof (un peu pédant, cliché et réinventant clairement pas de concepts), afin d’humilier ce dernier et la cour d’étudiantes qui se pâment devant lui. En règle générale, Aspirine est une adolescente très remontée contre absolument tout, qui décime ses pairs mortels à grands renforts de techniques de tortionnaire et qui vous insultera assez vachement, parlera Rihanna, Pikachu, Sartre et Warhammer. Un jour, un étudiant paumé, complètement isolé dans son monde de jeux de geek, se prend d’admiration et de dévotion pour cette vampirette, qui finit par le laisser l’approcher pour la première fois de toute son existence d’immortelle.

Il y a beaucoup à dire sur cette bande dessinée, mais je vais malheureusement la faire succincte. Je ne sais pas trop ce que j’en ai pensé et comment je me situe par rapport à ce tome d’exposition. J’adore le trait de Sfar, je le trouve fantasque, dynamique, drôle. Que la physionomie des personnages diffère selon les cases, les changements de perspective, les couleurs. Sur le plan plastique, c’est un grand « wouah ». L’histoire me plaît également, et si j’ai quelques réserves sur le personnage de Yidgor, le geek reclus qui s’amourache et offre ses services de sous-fifre à Aspirine, la galerie me plaît et la fin du premier tome m’a rendue plus optimiste sur son utilisation. Mais ce qui pêche à mon sens, ce qui m’a fait passablement soupirée ou m’a laissée un poil interloquée, ce sont les dialogues, et même la narration dans son ensemble à la première personne du singulier. C’est assez cliché dans les échanges, dans les monologues, dans les remarques. C’est aussi très trash, vulgaire, en colère, à l’image du personnage principal, mais je n’ai honnêtement pas vu où la langue très vulgos était censée nous amener. Bref, un bilan assez mitigé !