Month: décembre, 2008

Le déni du somme

Tout règne en paix âgée si des tempes qui demeurent ignorantes de la souciance dans leur singulière bien heure. Beauté et innocence de la veine que je vois bafouée par ses vassaux en voulant croire à une invasion. Vénus de mille eaux, Afros dîtes et and rome hack, charrie et laboure tes tyrans par trop bien soufrissant. Ces combines vocales s’éperdent en vaines commotions, quand les tiennes que je désavoue dans les cernes soeurs porteuses de létalité.

My super sweet 22-23 o’night. Beat the juice pamplemousse.

Like a premonition of curses on my soul

Back out lonesoming stranger, I am turning you into a voided widower. I flay no flaws but my ones. I thrashed about for a beat; I harvested so many that a cool breeze fooled the bulletproof vest out of my chest; a breeze of breeding beats.

I fooled myself fooling around. I am full leashed.

I sang a yéyé song

Ces derniers temps, je me prends un peu les pieds dans les fers. Je ne sais pas pour les autres états de servitude, mais ici c’est violer son domaine, cambrioler son péril. Dans le jardin fumant d’un brasier de terre, toute fertilité s’est éteinte sans une plainte. Les pavaneurs qui paradent, ceux-là qui se savent sus, ont saboté les bastions résistants en cueillant dans leur cortège les survivants désintéressés.

Comment peindre cette foule mousseuse d’éclosions grouillantes qui s’animent dans le déni, comme si une obstruction pouvait concevoir une portée, d’un fait pouvaient jaillir les plus éloquentes conséquences, comme si les craintes enfantaient les maux ? Toute l’imagination se concrétise dans la récurrence car c’est là l’entêtement des déroutés qui ne retrouveront jamais le droit chemin qu’ils ont un jour déserté.

On s’y brûle la langue à titiller les palais de glace, ceux qui enfièvrent leur courtisans par leur indifférente froideur. C’est à se mordre les dents et à s’avaler l’intérieur des joues.

Boucle

Boucle-la. Boucle ta ceinture. J’ai l’impression d’être prisionnière d’une boucle temporelle. J’adore tes boucles. Boucle d’art, boucle peur, boucle mort.

Encore, encore encore encore, encore, la même rengaine, le même petit échaffaud, les mêmes torsions, les mains qui charcutent le visage, qui le mollestent pour en tirer de la substance. Les mêmes tiraillements, les jurons insignifiants, inconscienseusement dispersés dans la trame immatérielle qui nous retient de son étendard. Une madeleine et du thé, c’est ce qu’il me faudrait incorporer dans mes tempes, tempes auréolées de la nuit, ravage…

Rétrospection

Une semaine à s’affoler et tourner des yeux le jour, la nuit, et j’engloutirais trois serpents sans ma langue qui s’est assainie. J’espère que tu vis bien, et sache que tu me manques, mais que mes poumons s’encombrent l’un l’autre, alors mes mots s’effondreraient platement quelque part si nous pouvions nous entendre. Un genre d’effondrement ridicule de pathétisme, comme une bouée dégonflée. Je suis à Starbucks, il est 21h et je te tape ces paroles en mer, un mal peut-être ancré dans les racines récemment détachées de mon tronc, paix mon pays, paye mon amie. La lune mensuelle s’approche à petits entrechats de loup et s’ajoute au contenu de ma coupe ronde. Ce soir particulièrement, je me fais le sentiment d’être une coquille renversée sur une grève abandonnée. Autour de moi, de la gentillesse et des attentions, je ne fais nullement face à une infanterie d’échos accusant un défaut d’acolytes. Mais c’est à l’intérieur qu’un curieux phénomène meut mon estomac, alourdit mes gestes, diminue mon rire, scelle mes cordes vocales et épure ma tourelle.

Peut-être en retrouvant le cours des jours égouttés cette semaine, la source de la fuite apparaîtra-t-elle plus limpide : de dimanche à mardi, ce fut une savante mêlée de travail acharné sur le Scoop et de ballade envolée de devoirs bâclés, j’en perds la notion de constance et de persévérance. Je rentre, je m’amuse à déboîter la table de babyfoot et je me languis indéfiniment dans le salon jusqu’à une heure si tardive que les volatiles nocturnes eux-mêmes conjecturent sur mon degré d’insanité. Ma tête est plate lorsqu’elle s’entrouvre au reste de Kingston, mon inertie m’irrite. Ma pensée s’est ankylosée et je suis frappée de contemplation infructueuse. Si encore mes globuleux miroirs pouvaient récolter des reflets au passage en revue des abords, mais rien, nada comme le proclame Hemingway dans l’une de ses nouvelles… Enfermée à l’intérieur, bloquée dans un cube, bornée sur le fossé dans une autoroute condamnée, grignotée par une silencieuse mante religieuse stérilisée à mon venimeux contact. Ça va pourtant, c’est une lassitude seulement, sans tellement de cible. C’est un soupir qui m’effraie et me crispe.

Le Scoop est sorti mardi ou mercredi matin, et tout le monde l’a ovationné, ce qui fait chaud aux mains qui se sont acharnées durant deux dizaines d’heures. Cette semaine, on planche sur le thème de la manipulation des médias dans mon principal cours, et c’est terriblement intéressant. Obama a réussi. J’ai accompli deux de mes heures supplémentaires de corvée Co-opienne en manipulant des morceaux sanguinolents de bœuf assassiné mercredi soir. Kate, rédactrice en chef et douce colocataire se heurte au break amoureux et dissimule admirablement ses misères… Et je broie un vert de gris, pratique la complainte des butés.

Légèreté éléphantesque, laisse-moi te monter tout le temps.

Qu’en est-il de cette ombre croquée de nuit ? Je ne m’en préoccupe pas, mais en y songeant ce soir, je m’interroge, sommes-nous voués à les retracer de tête ? Pourquoi faut-il toujours être obstrué de ces considérations environnementales et corporelles, afin de goûter proprement ? Pourquoi la confiance s’effrite-elle si irrégulièrement sans crier gare ? Pourquoi on ne tient pas ses propres promesses, promesses qui rapièceraient cette assurance écorchée ? Motivation moite, sens en sommeil, battements de bovin et regard cristallin : le ciel me rentre dans l’œil.