Month: décembre, 2007

Dans la Rome antique

Il se trouve qu’une forêt peuple mes fibres et leur insuffle un doux parfum de chagrin ; à cet instant même, quelques violons entament des accords entraînants qui circulent dans mes orifices auriculaires. Etonnant de sentir mes pores expirer, et aux notes – des tambourinades – discerner les secousses contre le rebord dont ma péninsule plantaire est coupable. Par des tapotements poussés par des sons, c’est mon corps tout entier qui vibre.


(Possibilité de presser)

Une vibration entre autre battage intra-jugulaire ; c’est la sonate d’outils naturels, un orchestre de soi que la musique elle-même conduit.
Qu’un corps est une merveille, une telle merveille… Mais l’esprit qui peut se représenter ce corps et qui en livre son interprétation est encore plus miraculeux : c’est sa propre image qui émeut à la pensée de sa disposition, c’est sa sale imagination qui par ses artifices falsifie et enflamme notre moi. Mais que le corps y réponde si harmonieusement (docilement ?), qu’il matérialise et inspire en un temps, c’est une gamme unique et intarissable. Comment font ces gens fragmentés ou pétrifiés dont le statut scelle leurs sens ? Avant la date butoir, vient l’envie de clamer « à votre santé » autant qu’à votre venimeuse débiteuse.


(Possibilité de presser)

Mais un corps n’est pas toujours édifié pour solo, il faut être particulièrement brillant et indépendant. En ça, le romantisme n’est-il pas une cure par l’esprit ? Ou bien est-il plus judicieux de parler de poison lent et indéfectible ? Je m’étonne parfois à la manière dont on s’enivre pourquoi jamais n’a-t-on écrit de rhumantisme, car les gens n’y auraient pas prêté oreille. Peut-être que les origines de la substance nuisent à l’esprit de l’humeur, trop de sourires animés. Comme les violons sont les meilleurs amis de la mélancolie et que le piano s’avère être un agréable colocataire.
Admirer les contours de la vie réanimée d’une mondanité séculaire, étendre les paupières devant des miettes sur des lèvres et du sang dans du nez, aspirer à une ombre qui balaye les miettes d’une bouffée que l’on nous retire et embuer ses pas d’une vapeur pastorale dans le matin : qu’importe les visites du genre, tant que le temps s’y prête, les vestiges seront toujours les fondations inédites de fraîches évaporations. Le corps sera toujours tendu au consentement de sa conscience et combien de mariages à l’envers, oui.


(Possibilité de presser)

Il enfle le four à ferveur, comme une grenouille dans une boucherie.
En parlant de genouille(R), it seems obvious that bodies and studies fit together. Mes excursions avec la coopération des poètes élégiaques vont se produire dans mon paysage mental, conçu tout spécialement à l’occasion du poétiquettage classieux des pas classiques.
Mais comme on ne pourrait tracer plus vain et inhospitalier seuil, place à la musique :

The World Is Too Much With Us

The world is too much with us; late and soon,
Getting and spending, we lay waste our powers:
Little we see in Nature that is ours;
We have given our hearts away, a sordid boon!
The Sea that bares her bosom to the moon;
The winds that will be howling at all hours,
And are up-gathered now like sleeping flowers;
For this, for everything, we are out of tune;
It moves us not.–Great God! I’d rather be
A Pagan suckled in a creed outworn;
So might I, standing on this pleasant lea,
Have glimpses that would make me less forlorn;
Have sight of Proteus rising from the sea;
Or hear old Triton blow his wreathed horn.

Je m’interroge… D’autres se sont-ils montés la même réflexion, par d’autres matins de jours bien divers ? Sans éprouver son honorable courroux, il a su faire se répercuter cette idée latente de divinités incarnées dans la nature. Sans percevoir un quelconque vouloir d’arrivée natale par un temps ancestral (quitte à décocher son dévolu au travers les âges, autant s’en remettre à des lieux plus propices au confort domestique), j’adhère à ce mode ironique offrant une alternative au gâchis environnemental en considérant l’homme comme un moins que mouton en constante recherche de berger pour savoir paître son herbe.
Etait-ce accidentel de Wordsworth ? A considérer son patronyme, il serait bien biaisé/bête de le laisser présager : ou bien suis-je une bécasse, ou bien je suis une démente.


(Possibilité de presser)

Je ne crois pas être partie de Jane tandis que c’était mon intention initiale. De toute façon, la gente et prodige (et charitable, pitié) terminaison du calendrier de l’avent me livrera de quoi ressasser ces inclinaisons dans les mésaventures romanesques (ou sans patience, la nuit surpassé ce post).
Il faudra aussi m’exposer comment elle a présidé ce qu’elle a ignoré : des égarements de modernes dirons-nous dans l’ajustement au prix de l’après jus d’ici.

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