Encore un jour se lève sur la blogosphère, et voilà votre Portail toujours cadenassé. Mais diantre, quand pourrez-vous enfin satisfaire votre curiosité morbide et vous introduire furtivement à nouveau dans le sein de la vie de Anne-Perrine via cette brèche virtuelle ? C’est parce que cette question me turlupinait ce matin en prenant ma douche (ça doit être parce que c’est la première depuis plusieurs jours, mon corps n’est plus accoutumé et par voie de conséquence, mon esprit y réagit vigoureusement…) que je décidai d’endiguer tous ces saignements, de faire un bandage candyde (cf. les études d’infirmières de mademoiselle tache de son) et de vous montrer une porte de service pour vous incruster chez elle (non, non, ne me remerciez pas, les trahisons, c’est toujours de bon cœur (surtout la famille et les meilleurs amis, c’est encore plus réjouissif)).
Bref, pour ne pas m’immortaliser ici (après tout, j’ai aussi un blog (oui, c’est vrai, il ne sert qu’à tenir ma côte au top des personnalités anonymes d’internet les plus incomprises du moment (et aussi pour faire étalage de ma pseudo-spiritualité-que-les-problèmes-existenciels-j’en-ai-même-pas))), je vais ouvrir cette séance – frottement d’un marteau en bois sur un secrétaire surélevé en bois aussi, mais pas de la même nuance parce que c’est pas le même arbre et que même si c’était le même arbre, de toute façon ils viendraient pas de la même forêt (et je vous parle même pas de leurs généalogie et génotype (car oui, les arbres, ils sont sûrement pourvus de chromosomes) et va falloir se réfréner sur les parenthèses) – pour vous converser en somme de stèle, de lécythe aryballisque et de pyxis skyphoïde, tous ces choses qui me font frire l’échine, et que vous n’aimez peut-être pas, ce qui a pour effet de me les faire adorer encore plus (attention : ceci fonctionne aussi pour tous les gens que cela rend indifférent) et de toute façon si vous les affectionniez, elles n’auraient pas la même saveur.
Mais finalement, ce qui est bon pour ces céramiques, va de paire avec le reste de nos turbulentes amours : c’est souvent ce sentier-ci que finissent par emprunter nos saintes ivresses qui échouent perpétuellement en gueules de bois (notez le rapport avec le précédent paragraphe). Vous vous immoleriez par le feu, l’eau, le vent (mais moins la terre, habitat naturel de notre Ver qu’on lui réserve sans trop de discutaille) pour vendre auprès de vos amis votre last scoperta, votre dernière acquisition spirituelle qui vous bouffe tout entier.
Depuis que votre nez a reniflé l’empreinte olfactive de tel groupe auditif, votre cœur ne s’y sent plus, votre tête connaît des jours nouveaux. Vous vous en imprégnez tout le jour et la moindre parcelle de votre corps expire la couleur de leurs mélodies inimitables (du moins, pas encore, mais ça viendra). Alors quoi de plus naturel que de vouloir convertir vos proches, ces impies qui vous côtoient et que vous tentez d’amadouer de dix et une façons, afin de pouvoir enfin vous dérouler la langue sur le sujet sans plus jamais ouïr les soupirs peu contenus de votre auditoire ennuyé ?
S’ensuivent alors les conséquences que tout un chacun a probablement déjà eu les menus plaisirs de ressentir : dont, of course, le transfert de passion technologique. Eh oui, vous avez si bien prêché que votre piété a quelque chose de puéril face à celle des récemment convertis, mais dont la foi n’est que plus absolue. Ainsi vont les vies : votre culte perd de son éclat, en entendre déblatérer à longueur de demi-journées vous réduit l’encéphale à l’état de cancrelat, vous perdez toute innocence et vous devenez… moqueur (voire cynique, pour ceux qui ont du potentiel). Ce culte est cul-cul, vous lui tendez votre bouche en cul-de-poule et vous lui botteriez bien le… Enfin, on a saisi le principe.
Je poursuivrai avec bonheur cette tirade (que dis-je, une diatribe ! une attaque ! un raz-de-marée ! une révélation (pour rester dans le thème) !), car ce matin j’ai de l’appétit (encore un effet secondaire de cette douche…) à redistribuer, mais voilà, j’ai rendez-vous.
Comment ? Que ? Quoiak ? Les nouvelles d’APC ?
… Laissez tomber, même sous la torture de la goutte ou des scones dégoulinant de sirop d’érable juste devant ma truffe mais les mains agrafées à un pilier (une colonne grecque, si disponible en stock), mes lèvres demeureraient scellées (t’as vu SuperNaïve, à la vie, à… la… vie aussi !)
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