Le ravin

Ou la vallée de la mort. Ou le sourire de l’ange.  Ou même vous ne me connaissez pas (quoi que). Et toujours : le heurt.

À mécroire qu’il n’y a que ça à encaisser, le heurting. Qu’en est-il de la fondation ? C’est la mauvaise foi sélective qui dicte l’ordre des mots d’un bout à l’autre de la phrase, mais sérieusement, qu’en est-il d’un peu de constructivité ?

Tous mes sens à moi ne témoignent que de démolition constante. D’une démolition méthodique, chaque pas se voit destitué de son empreinte. Comprenons-nous bien : tabula rasa n’est pas un principe dont je réfute la raison d’être et de marcher. Oui, balayer pour mieux régner me parait justifié à de moult occasions. Nonobstant cet apparent consensus, il faut il me semble distinguer le coup de balai du coup de démolisseuse. L’un désobstrue la voie, l’autre désobstrue la vue mais ne désencombre pas la voie pour autant. C’est une option certes inscrite au menu ; mais en tant qu’option, la reconstruction ne s’effectue pas par essence.

Non, pour qu’il y ait reconstruction, il faut qu’il y ait critique déconstructive. Le négatif peut être fertile. Démolir avec logique dans l’optique de réutiliser un matériel et un espace dans une toute autre logique. On peut très bien envisager la démolition accidentelle : après tout, les humains sont tailladés de lignes de faille. Certains bien plus que d’autres, c’est leur petit côté pierre précieuse, ils éblouissent de la lumière qu’ils ont emprisonnée en eux et qu’ils ne parviennent pas à libérer. Quand d’autres leur dispensent toute la charge lumineuse dont ils disposent et bien plus : il en abonde sur eux constamment, eux ne trouvent pas la place de stocker indéfiniment une trop mince partielle de ce qu’ils paviennent à capter. Alors ils projettent, et l’on pourrait penser que leur pénombre à eux est une perpétuité.

C’est un peu comme cet homme tracteur dépeint par Steinbeck : il est là pour raser au rez-de-jardin, avec pour semonce l’ordre de ne pas penser. Il s’agit de dévaster pour permettre à nouveau la récolte. Une neuve fois, je ne suis fondamentalement pas contre cette déconstruction, mais je n’omets pas la vie tapie dessous que le tracteur ne prend pas en compte. Manque d’élasticité, manque de visibilité, manque de constructivité. Tout comme les défenseurs du nivellement par le bas, pour un ciel clôt que le commun des mortels pourra atteindre. Le seul commun est celui là-même qui ignore ou nie les possibles de l’entendement humain. Sa plus large faille est celle en travers de toutes les autres.

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