Vagues à l’âme

Introducing le primobédéiste AJ Dungo, avec son bel In Waves. Ce lourd pavé de près de 370 pages est d’une grande beauté et d’une très raisonnable prolixité, en faisant une lecture bien plus rapide qu’un franco-belge bien bavard de 48 pages. L’auteur y raconte la passion du surf de sa compagne défunte, Kristen, tombée sous les coups d’un cancer de très longue durée, entremêlant son récit d’instants présents, de souvenirs et d’épisodes historiques relatant l’émergence de la discipline au début du xxe siècle.

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Le dessinateur a un style très distancié, évitant une narration mélodramatique, n’utilisant qu’une seule teinte et ne dessinant pas les expressions des personnages, préférant montrer leurs mouvements, leurs postures dans l’espace ou dans l’eau. C’est une tentative de refaire surface après le décès d’un proche, en mettant sur papier ce qui ne peut être verbalisé, comme l’auteur le dit lui-même dans cette vidéo, et un très beau témoignage qui m’a encombré la gorge à plusieurs moments.

Des plans préfigurant la perte de la jambe de Kristen, premier vestige qu’emportera la maladie. Sa lecture m’a fait penser à une thématique bonne-humeur-du-lundi intitulée « bd et maladie », où l’on pourrait trouver de très beaux opus tels Carnet de santé foireuse ou encore La Tendresse des pierres de Marion Fayolle, et d’autres bd comme celles répertoriées sur cette page de Sens Critique.

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Un amant, un frère, un cousin. Ceux qui restent, après l’effondrement.

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