Grève de guerre

Athènes, Ve siècle before Jesus. C’est la guerre et y en a ras le pompom. Lysistrata, femme turbulente s’il en est, décide de réunir la communauté ovarienne et de prendre des mesures drastiques pour obtenir un cessez-le-feu de la part des mâles guerriers : faire la grève du sexe. La proposition ne remporte pas le franc succès escompté, les femmes étant disposées à se fendre en deux pour mettre un terme à la guerre, mais sûrement pas à se passer de coït. Les arguments de Lysistrata ayant pourtant du sens, toutes acceptent de prêter serment sur une coupe de vin : si elles tiennent, alors la coupe se remplira de vin. Si elles cèdent, cette dernière se remplira d’eau. Autant vous dire que la vie à Athènes, au vu des priorités de ces gentes dames, a l’air tout à fait rock’n'roll.

Les hommes et les femmes se tirent dans les pattes et s’accusent de tous les maux du monde. Les hommes sont prêts à faire brûler l’Acropole si cela peut faire périr ces goujates qui osent garder les cuisses serrées. Ça se tease, ça intrigue pour outrepasser l’interdiction de Lysistrata, les hommes n’arrivent plus à marcher correctement et les femmes se frottent contre tout ce qui se trouve à portée de minou. Bref, de la comédie potache qui tâche. À noter que la traduction fait le choix de la modernité, mais s’avère carrément vulgos. Loin de la modernité des traduction de Déprats pour les Shakespeare, qui actualisent la langue en conservant une fidélité au contexte ; là on a le droit à des références modernes, de l’insulte de harcèlement de rue, des expressions limites-limites… qui peuvent ne pas être du goût de tous. Cette courte introduction à Aristophane aura éveillé un intérêt tout nouveau, mais malgré une note sur la traduction tout à fait pertinente (et comme on aimerait en lire plus souvent), je pense que j’irai traîner ma truffe du côté des traductions de Gallimard ou des Belles Lettres pour ma prochaine incursion chez ce turlupin grec.

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