2/3 – Aux objections scientifiques

Était évoquée l’éventualité d’une inégalité entre argentique et synthétique, doublée d’une réflexion sur le prix d’achat. Nous savons qu’un synthetic reflex muni d’un capteur 24×36 avec une résolution de 5 mégas voire plus (12 c’est ambitieux mais satisfaisant) peut neutraliser un argentique.

Pour ce photographier, il faut donc verser de 1000 à 2000 euros supplémentaires par rapport à un argentique.

Petit rappel bénéfique qui ne fait de mal à personne : 1€ = 6,55957 anciens francs français. Pour continuer sur la lancée, 1 000 € revient à 6 559,57 anciens francs français ; 2 000 € est alors l’équivalent de 13 119,14 anciens francs français. Donc, les 2 000 euros sont très vite amortis par les photos manquées qui ne coûtent rien. Tentons une fugace expérience drolatique.

Avec 2 000 euros, vous pouvez faire développer (au strict minimum) 166,67 pellicules. Si vous bénéficiez d’un abonnement adhérent, vous montez facilement jusque 333,3 pellicules. Si vous achetez régulièrement des séries en DVD via des magazines bi-hebdomadaires, vous bénéficiez fréquemment d’offres de développement gratuit. Enfin si vous vous démêlez pour faire tirer 100 photos d’une traite (et pourquoi pas 200 photos, soient 4,17 et 8,33 pellicules pour des 24 poses) lors d’une période de soldes, dans un format collection (c’est plus joyeux) à 0.094 € et en cumulant l’offre saisonnière, vous parviendrez à faire développer sans aucun doute jusqu’à 1 000 pellicules pour 2 000 €.

Je n’ai pas tenu compte d’une dernière issue, à savoir adhérer à un labo pour une somme modique, et y faire développer vos photos ponctuellement à prix plancher (ce qui n’est que justice, il faut bien participer aux factures d’électricité, eau, chimie…). Avec 2 000 €, vous pouvez tenir plusieurs années dans ce labo. Le prix de votre argentique, après tous ces exemples, est alors amorti et vous pouvez faillir à vos photos en toute tranquillité.

Ce qui me permet d’amarrer sur le développement numérique des photos argentiques : c’est effectivement un abus de confiance, donc pour éviter cela, développons tout nous-même ! Les produits chimiques des révélateurs, bains d’arrêt et autres fixateurs sont nocifs ? Qu’à cela ne tienne, cela fait grande partie de l’enchantement de l’argentique, on joue avec le fil ténu de son existence. Et puis, on n’est pas artiste en se la coulant douce dans son rocking-chair.  « Photographe argentique – le poète maudit moderne ». Les gorgées d’absinthe sont à remplacer par les effluves du Tmax, révélateur de films (par dose de 5 L). Remarquez que l’appellation de Chambre Noire participe à cette ambiance ténébreuse et ce lien séculaire…

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