« Crois-tu qu’Oz me donnerait un peu de cervelle ? »

Milieu du 19e siècle, dans le Kansas. Un violent cyclone vient heurter la maison dans laquelle Dorothy vit avec sa tante Em et son oncle Henry. Alors que ces deux derniers sont sortis pour trouver de quoi protéger leur simple logis, Dorothy se retrouve emportée, aux côtés de Toto, son toutou chéri, dans le cœur du cyclone, qui entraîne la maison loin dans les airs, jusqu’aux confins d’une contrée lointaine : le Pays d’Oz, tenant son nom du terrible magicien qui le gouverne. Dans ce pays divisé en quatre régions, chacune gouvernée par une gentille ou une vilaine sorcière, Dorothy devra trouver son chemin jusqu’à la Cité d’Émeraude, où siège le Magicien, afin de quémander son aide pour retourner au Kansas.

wizard-of-oz-puffin

Je n’ai jamais été très familière avec l’histoire du Magicien d’Oz, dont j’ai fini par saisir les grandes lignes à force de regarder des séries américaines et d’y entendre des références à ce classique jeunesse. J’avoue pourtant que je ne savais pas trop à quoi m’attendre en ouvrant le conte : une histoire féérique ? Un ton adulte ? Une grande épopée ? Nope, rien de tout ça : un ton assez neutre de conte classique (avec son absence habituelle de psychologie), quelques épisodes sanglants sans véritable hémoglobine et un style qui se lit sans aucune difficulté (là où, l’année dernière, la lecture de Coraline m’avait gênée sur le début ; une lecture qui était aussi beaucoup plus effrayante). L’auteur le précise d’ailleurs en préambule : c’est en l’honneur des contes tels ceux de Grimm ou Andersen, dont on a perdu la filiation, qu’il souhaite offrir ce conte sans morale, où la péripétie reprend le dessus.

penguinozdimensionalduo

Un aller-retour post-lecture sur Wiki m’apprend bien des choses sur l’auteur qui, semble-t-il, était un vrai boute-en-train à la fibre entrepreneure. Le Magicien d’Oz fut publié en 1900, Lyman Frank Baum écrivit pas moins de 13 suites (oh ?) et « fit de nombreux efforts pour porter son travail à l’écran » (ce type est mort en 1919, autant vous dire qu’il n’a pas perdu de temps). De fait, si j’en crois sa « filmographie », il a joué et réalisé des films autour de l’univers de Oz, entre 1910 et 1918. Je donne l’une de mes étoiles à celui qui me trouve l’un de ces films (deux si c’est celui dans lequel il interprète également) ! Mais la précoce industrie du film n’a pas été son unique hobby, puisqu’il a partagé la seconde moitié du 19e siècle entre son activité d’éditeur et de comédien, sans oublier la multitude de contes et romans qu’il a publiés en son nom, ou sous de nombreux autres pseudonymes (féminins).

L. Frank BaumCe type a l’air juste super sympa

Une lecture sympathique, avec une structure franche et directe (les personnages se trouvent un but, rencontrent des obstacles en chemin et obtiennent gain de cause, tout en se découvrant un nouveau but, etc.), la tristesse est éphémère, même lorsqu’elle touche à la perte d’un compagnon d’armes et on dézingue quand même quelques créatures ici et là, sans émoi ni effluve. S’il n’y a pas de grande surprise, l’histoire n’est pas si facile à prédire, puisque les éléments classiques du conte sont bel et bien revisités. Le ton est cependant un poil trop classique pour que le coup de cœur frappe (bien que le personnage de l’Épouvantail à lui seul ait bien failli valoir la lecture).

Leave a Reply